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La perte d’un enfant est sans doute la plus douloureuse épreuve que peuvent rencontrer des parents au cours d’une vie – vie qui restera marquée à jamais par le fils ou la fille qu’ils n’auront pu voir grandir. C’est un choc, une tragédie.
Puis vient le temps du deuil et de la reconstruction. Pour y faire face, les salariés dont l’enfant décède disposent actuellement d’un congé de cinq jours – je préfère parler de répit, pris en charge par l’employeur.
Partant du constat que cette durée est cruellement insuffisante, l’Assemblée nationale a étudié jeudi 30 janvier une proposition de loi proposant d’allonger à 12 jours le congé en cas de décès d’un enfant mineur.
Chaque année en France, ce sont 4 500 enfants qui meurent avant d’avoir atteint la majorité, et pour disposer du temps nécessaire, les salariés concernés n’ont aujourd’hui pas d’autre solution que de prendre des congés décomptés sur leur temps de congé annuel, ou de demander un arrêt maladie à leur médecin. Dans ce dernier cas, ils subissent les trois jours de carence, avec les conséquences financières que cela implique.
Il est temps de venir en aide à ces parents, en leur donnant un véritable droit à congé : c’est une question de dignité que les députés de la République en marche ne semblent pas avoir mesuré, rejetant en bloc ce texte pourtant de bon sens.
Ce vote a provoqué depuis un véritable tollé médiatique, la mesure étant soutenue par l’ensemble des partis d’opposition (dont les Républicains), ainsi que par de nombreuses organisations, notamment patronales, et par tous nos concitoyens.
Face à l’appel de l'Elysée de « faire preuve d'humanité » et alors que le gouvernement prétendait vouloir un texte « plus ambitieux », la République en Marche vient d’annoncer vouloir porter le congé pour deuil d’enfant à trois semaines.
Ce revirement marque une fois encore le mépris du Parlement par le Gouvernement et cristallise un ressentiment d’une ampleur inédite dans la majorité.
Indigne est incompréhensible, cette polémique illustre une nouvelle fois la déconnexion absolue du gouvernement et de la majorité, et l’absence d’indépendance des députés.